LES GUIDES DE L'ENTREPRENEUR

Les Essentiels de votre levée de fonds

Comment réussir sa première levée de fonds

Le quotidien des entrepreneurs est parfois rythmé par les annonces des montants levés par les startups de la French Tech. Les coulisses de la première levée de fonds, comme les phases de prospection et de négociation, constituent pourtant un réel sujet d’interrogation pour bon nombre d’entre eux.

Chaque semaine, des fondateurs en cours de levée d’amorçage me contactent pour comprendre notre expérience de levée de fonds avec Whoomies. Je partage ainsi les galères que nous avons traversées tout comme les erreurs que nous avons pu faire avec mon associé Alex. L’aventure Whoomies a pu démarrer grâce à la confiance d’une quinzaine de précieux business angels, embarqués au cours de deux tours de table en pre-seed et Seed, pour un montant levé de 1,2 million d’euros.

En 2019, et après plus d’un an de lancement, notre stratégie de monétisation n’était pas encore posée. Plus original encore dans un écosystème de financement français trusté par les projets SaaS et BtoB, nous avions lancé une application mobile, répondant à un enjeu initialement BtoC, et portée par une vision en rupture complète avec les usages traditionnels du marché immobilier.

De longs mois de persévérance, ponctués de formidables rencontres mais aussi de remises en questions permanentes, de sueurs froides, de nuits blanches interminables et de confiance ébranlée. Épreuve de résilience extrême que j’ai pu traverser grâce au soutien sans faille d’Alex et de mes proches. Les interrogations des entrepreneurs qui me contactent sont bien souvent les mêmes et m’ont donné envie de rédiger cet article. Personne ne détient de « recette magique » pour lever des fonds, et il faut garder en tête que plus de 9 entrepreneurs sur 10 en early-stage ne parviennent pas au bout du process.

J’ai néanmoins tenté de prendre du recul sur les erreurs de « débutante » que j’ai pu faire afin de pouvoir partager quelques conseils pratiques, qui, je l’espère, pourront vous faire gagner un temps fou. Il ne suffit pas d’une bonne idée pour convaincre : la préparation d’une bonne stratégie d’approche est clef.

Voici donc le recueil de quelques enseignements personnels, m’ayant parfois valu de grosses déceptions, dont certains tombent sous le sens mais qui valent pourtant la peine d’être rappelés.

Ne pas négliger le temps passé sur la documentation de présentation

Construire un pitch deck fait appel à un art de synthétisation complexe. Il sous-entend de se détacher de son produit, de prendre de la hauteur sur son quotidien opérationnel. L’exercice relève pratiquement de la schizophrénie pour le fondateur qui doit se mettre à la place du néophyte découvrant son business.

Simple, fluide et aéré doivent être les maîtres mots pour rendre votre présentation impactante. N’hésitez pas à challenger vos présentations en demandant des conseils autour de vous. Chaque échange nous a permis d’ajuster le wording, d’alléger le contenu, encore et toujours en perpétuelle évolution. Trop de détails tuent la substance.

Alléger vos slides permet à l’investisseur pressé de comprendre vos enjeux en un coup d’oeil:
• Le problème que vous résolvez,
• Votre proposition de valeur,
• En quoi vous répondez (bien) mieux au sujet que les solutions existantes sur le marché,
• Le niveau de développement de votre business: market-fit et/ou traction,
• Le potentiel (et l’ambition) de croissance de votre entreprise,
• Enfin, en quoi la complémentarité de votre équipe est la clef pour y parvenir.

Déterminer une roadmap

Il est primordial d’organiser votre emploi du temps pour vos phases de prospection, les prises de RDV, et les relances. Ayez conscience qu’hormis quelques rares exceptions, un process de levée de fonds en Seed est un job à plein temps. Attention donc à bien se répartir les tâches pour maintenir l’activité, même si dans les faits, l’équipe est la clef de voûte qui convaincra les investisseurs. Les rendez-vous mobiliseront donc, dans la majorité des cas, l’ensemble des fondateurs. Qualifiez-les au maximum pour ne pas faire perdre trop de temps à vos associés.

Ensuite, fixez-vous un horizon ou une deadline de closing. Psychologiquement, les investisseurs doivent comprendre qu’investir dans votre projet représente une opportunité limitée dans le temps. Le cas échéant, n’hésitez pas à insister sur le fait que d’autres sont déjà engagés sur le tour: vous créerez subtilement votre propre « hype ».

Définir la valo de votre business

Quel que soit son stade de développement, les investisseurs ont besoin de comprendre le potentiel de votre business, sur lequel reposera votre valorisation. L’enjeu financier pour eux étant de réaliser un multiple sur le prix de cession de leur participation, lors d’un futur exit.

Au-delà de vos projections financières, il vous faudra donc, logiquement, annoncer un prix de souscription des actions émises (j’écarte ici le cas des souscriptions en OC,BSA ou BSA-AIR). Personnellement, j’ai mis un certain temps pour me « décomplexer » et parler d’argent sans tabou devant des investisseurs. J’avais presque honte d’annoncer un chiffre de valo, persuadée que ce n’était pas vraiment le sujet.

Parlez-en, entre fondateurs, à votre réseau, au sein d’incubateurs, à des fonds… Cela vous évitera de bonnes déconvenues de ce style, impossibles à rattraper ensuite. Le sujet de la valorisation en amorçage me paraissait bien nébuleux. J’ai donc demandé à des VCs de m’orienter et de me faire un retour sur la valo de Whoomies. Disons que les réponses obtenues ont eu le mérite de me confirmer … l’absence de méthode de calcul:

Organiser le ciblage et suivi de vos « prospects »

Il s’agit d’établir un classement par catégorie d’investisseurs. Posez-vous la question: quel est le degré de pertinence de chaque investisseur? Selon son domaine d’expertise, son expérience passée, sa connaissance du marché ou le réseau qu’il pourrait vous apporter pour développer votre business. La présence d’un lead sur un tour de table fera bien souvent toute la différence pour accélérer et faciliter vos échanges avec d’autres investisseurs.

Gardez à l’esprit qu’il s’agit là d’un partenariat long terme, qui durera bien souvent 3 à 7 ans de vie de votre entreprise. Mieux vaut bien s’entendre! Évidemment, tous vos business angels n’auront pas le même niveau d’implication. J’utilise l’outil Notion.co que je recommande chaudement, pour l’organisation des tâches et le suivi des projets au quotidien. D’autres utilisent Airtable ou Asana, également bien adaptés pour ce type de sujets.

Structurer votre Data Room

Un simple Google drive est un bon moyen de centraliser (et de faire évoluer) les informations à communiquer et vous permettra de gagner un temps précieux sur le transfert d’informations avec vos prospects.

À l’abordage

Un bon conseil : ne jamais se précipiter sur le tier-one des investisseurs les plus stratégiques, surtout pour vos premiers pitchs. Mieux vaut roder son discours, tester, sentir les éléments de langage qui accrochent, et ceux qui ne semblent pas clairs.

D’expérience et sans grande surprise, voici les leviers les plus efficaces pour obtenir des rendez-vous avec des investisseurs :
• Le networking : construire une relation avec des BAs bien en amont d’une levée potentielle (via des incubateurs, meet-ups, conférences…) permet évidemment de nouer un lien intuitu personae bien plus solide. Plus complexe, certes, en temps de Covid. Pourquoi pas tester dans ce cas des solutions plus digitales, comme l’application Shapr. La vie est faite de belles rencontres, cela vaut aussi – et sans aucun doute- pour le business;
• Les introductions par des fondateurs ayant déjà levé des fonds;
• Les plateformes d’intermédiation et d’accompagnement en levée de fonds (iRaiseFund.co, AngelSquare, etc), ou encore des conseils indépendants (sans oublier de se renseigner sur leur réputation et track-record);
• Les réseaux d’incubateurs, ou encore d’écoles;
• Les outils de prospection tels que Linkedin, assez puissants pour une première prise de contact. Je ne suis en revanche pas convaincue de l’intérêt du cold emailing pour l’approche levée de fonds (0 résultat de notre côté);
• Dans le cas de LinkedIn: privilégier les introductions personnalisées et ne jamais hésiter à contacter qui que ce soit, quel que soit le marché: Européen, US, asiatique… Les bons entrepreneurs répondent bien souvent avec bienveillance.

Let’s Pitch!

Quelques pistes de réflexion activables facilement pour gagner du temps sur les meetings décrochés:
• Organiser des « workshops » de présentation, rassemblant plusieurs investisseurs/prospects pour une session d’échanges avec les fondateurs.
• En temps de covid, ces workshops peuvent donc logiquement, prendre la forme de pitchs vidéos, voir de sessions en live. Nous testons ce modèle de communication avec nos actionnaires, qui semblent apprécier le format ludique et bien plus vivant qu’un simple reporting envoyé par mail

Plusieurs rendez-vous seront bien souvent nécessaires lorsqu’il s’agit de premiers contacts. N’oubliez pas de tenir régulièrement informés les investisseurs qui valident leur intention d’investissement. C’est ici que la relation commence avec eux, et non au closing.

Enfin, quelques derniers conseils avant de vous lancer :
1. La levée de fonds est un process Sales : l’état d’esprit et la dynamique dégagée par les fondateurs est clef. Faites valoir votre passion et votre énergie pour votre projet;
2. On ne peut pas plaire à tout le monde, et c’est très bien ainsi. Les refus ou absences de réponses seront nombreux, parfois décourageants. Les critiques peuvent être constructives et déclenchent parfois de nouvelles opportunités de réflexion. Même si ce n’est pas simple émotionnellement, ne jamais prendre un refus personnellement.
3. La résilience est clef. Plus d’une fois, nous avons cru devoir tout arrêter, mais nous n’avons jamais cessé de croire en Whoomies. Croyez-en vous et en votre projet. Testez sans cesse différentes approches.

Ne vous isolez pas sous la pression. Les mois de levée de fonds sont psychologiquement intenses et auront un impact important sur votre vie personnelle. Prenez-soin de vous et accrochez-vous aux personnes bienveillantes de votre entourage qui vous aideront à avancer.

Lauren Dannay
Cofondatrice et COO de Whoomies

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Comment bien préparer son rendez-vous avec un VC ?

Vous, avec ou sans l’aide d’un conseil, êtes parvenu à décrocher un premier entretien avec un investisseur. Ce rendez-vous crucial, qui peut conditionner la suite de la vie de votre entreprise, il vous faut le préparer méticuleusement.

Nous avons rencontré deux de ces investisseurs qui auditionnent des entrepreneur•e•s, afin de connaître les éléments qui entrent en ligne de compte dans leur décision. Regards croisés de Boris Golden, qui s’occupe des deals en seed chez Partech, et Stéphane Pesqué, Partner chez Iris Capital.

Travailler son pitch

Exercice imposé d’une réunion avec un•e investisseur•euse : le pitch. Redouté par certains, il fait souvent la différence entre plusieurs dossiers. Pour Boris Golden, ce pitch « a trois vocations : raconter une histoire crédible et attrayante, apporter des arguments, des preuves, et servir de faire valoir à celui qui énonce le pitch. Le pitch, ça doit être la quintessence de l’entreprise. » Et Boris Golden d’ajouter « Comment un entrepreneur peut-il convaincre des clients, des candidats, ou des partenaires (dont des investisseurs), si son pitch est mauvais ? » Il tempère toutefois :
« Le pitch ne suffit pas. Il faut que l’on ressente la capacité de l’entrepreneur à nous emmener avec lui, et il y a là-dedans une part de rationnel, mais aussi une part d’irrationnel. »

Un avis partagé par Stéphane Pesqué. Pour lui, « un pitch doit proposer des éléments tangibles. Quel est le besoin, le pain point, comment on va réussir à le combler. Ce n’est pas que de la séduction, ce sont aussi des chiffres, des KPIs. Et ce n’est pas incompatible avec la vision de l’entrepreneur, qui est moins tangible, mais tout aussi nécessaire ». Il précise : « Les 10 ou 15 premières minutes sont cruciales. On doit ressentir ses envies, sa motivation, sa détermination, sa capacité à convaincre. Sa fibre entrepreneuriale. Tout cela est très subjectif, et on doit rationaliser l’irrationnel. Est-ce que je suis embarqué dans l’histoire, est-ce que je suis séduit ? L’entrepreneur doit dégager un véritable enthousiasme, porté par le storytelling, mais sans vendre de rêves. Il faut faire envie. Et de notre côté, on doit voir, percevoir, sentir… Mais comme on doit aussi nous-même persuader d’autres personnes, en l’occurrence le comité d’investissement, on s’appuie sur d’autres éléments tangibles. Les chiffres du marché, la concurrence, une analyse qui permet de valider le discours de l’entrepreneur. »

Créer du lien dès le début…

Et pour choisir ces chiffres, pour présenter cette vision, est-ce utile de s’adapter à son audience, en l’occurrence l’investisseur ? « J’apprécie quand un entrepreneur a fait un minimum de recherches et sollicite des investisseurs pertinents pour son projet et son stade de développement. Par exemple, si un entrepreneur qui veut lever une Série B vient me voir, cela envoie un mauvais signal car ce n’est pas du tout mon rayon et ce n’est vraiment pas compliqué de le vérifier en amont. » , indique ainsi Boris Golden, spécialisé dans l’early stage.

« L’entrepreneur peut aussi préempter une mauvaise expérience de la part de l’investisseur, annihiler un éventuel réflexe de peur. Cela passe par une bonne préparation d’anticipation des questions, des peurs, les objections. », poursuit-il, appuyé par Stéphane Pesqué :

« Cela peut être important de savoir rassurer un investisseur qui aurait fait deux mauvaises expériences sur votre secteur »

Et l’investisseur d’ajouter : « De manière plus globale, il faut ressentir l’envie réciproque de travailler ensemble. Donc cela impose que l’entrepreneur s’intéresse à l’investisseur qu’il sollicite, qu’il connaisse son portefeuille. Et parfois même, qu’il connaisse un peu la personnalité de l’investisseur, ce que peut permettre un bon leveur. » Stéphane Pesqué ose même une comparaison : « Un tel rendez-vous s’apparente à un dating plus qu’à un entretien d’embauche. »

Une idée dont Boris Golden ne s’éloigne pas vraiment : « Lors d’un premier échange, il se passe souvent quelque chose de très personnel entre entrepreneurs et investisseurs. Il peut être malin de savoir appuyer sur les points auxquels chaque investisseur est sensible, pour optimiser les chances d’obtenir un second rendez-vous. Mais sans franchir la « ligne ». Si on raconte deux histoires totalement différentes à deux investisseurs à dessein, on peut s’approcher de la manipulation… Et en tant qu’entrepreneur, au-delà de considérations éthiques qui me paraissent essentielles, on ne devrait tout simplement pas avoir envie que l’investisseur croie en une histoire qui n’est pas la sienne. Les mensonges ou la duplicité ne sont pas de très bonnes bases pour une relation intense et de longue durée ! »

… sans vouloir trop en faire

De la même façon, tout ce qui peut paraître artificiel semble proscrit par nos deux experts. Une école, une formation, un hobby en commun ? Boris Golden se dit « allergique aux étiquettes, académiques ou professionnelles, auxquelles on donne beaucoup trop d’importance en France. Je suis bien davantage sensible, au-delà de la pertinence et du potentiel du projet lui-même, aux qualité professionnelles et humaines des entrepreneurs, au fit humain, à un pitch qui se transforme en un workshop dans lequel on co-construit plutôt que de juste chercher à pitcher et juger. Il doit se passer quelque chose humainement, une fluidité intellectuelle et relationnelle qui facilite l’échange et dégage parfois même une forme d’évidence. » Et, poursuivant l’analogie précédente : « C’est probablement comme dans le dating : avoir des hobbies en commun va rendre la vie plus facile. Mais ce n’est pas ça qui va faire qu’on va tomber amoureux. »

Stéphane Pesqué le rejoint totalement sur ces points : « Une école ou une formation en commun, c’est très secondaire ! Le CV n’est pas une fin en soi. J’ai fait de très bons deals avec des autodidactes. Plus globalement, les investisseurs ne doivent pas changer les entrepreneurs ».

Un dernier élément sur lequel s’appuyer pour tisser du lien dès le début ? « Le réseau peut-être. Il permet d’avoir des avis tiers, de rassurer sur la fiabilité de l’entrepreneur. Il peut lui donner du crédit. Un mail d’un tiers de confiance qui introduit un entrepreneur facilite les choses. Mais cela ne change pas le travail d’investigation qui a lieu par la suite. », conclut Stéphane Pesqué.

Romain Dehaussy est associé chez Cambon Partners

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Crowdfunding : 5 conseils pour réussir votre campagne

Campagne de crowdfunding par-ci, campagne de financement participatif par-là. Un secteur en pleine expansion qui a vu naître des centaines de réussites mais aussi d’échecs. Alors est-il facile “comme bonjour” de mener une campagne de crowdfunding ?

Bien-sûr…que non. Le porteur de projet se doit de se poser les bonnes questions en amont : pourquoi faire une campagne de crowdfunding ? Quel est mon réel besoin ? Ai-je les ressources nécessaires pour mener ce marathon ? Car oui, on ne décide pas de courir 42,195 Km avec sa plus belle tenue fluo sans y être préparé. Voici 5 conseils essentiels pour maximiser vos chances de réussir.

Conseil n°1 : parler de sa campagne !

Cela paraît simple et pourtant il s’agit bien là de la première règle à respecter tout au long de votre campagne : parlez de votre campagne de crowdfunding ! A tout le monde, à tout moment, quelque soit l’endroit (ou presque !), vous devez informer votre monde que votre actualité du moment c’est votre campagne. Vous avez dit campagne ?

Conseil n°2 : parler de sa campagne de crowdfunding !

On ne vous le répètera jamais assez ! Commencez par votre entourage proche : votre famille, vos amis, vos connaissances, votre animal de compagnie, qu’importe. Ce sont généralement vos premiers soutiens du projet et les plus ouverts à donner les premiers deniers dans votre campagne. Grâce à eux, vous pourrez à terme, toucher une cible plus large grâce au bouche-à-oreille, voir même convaincre des inconnus de participer à cette aventure. Conclusion, pour réussir une campagne, ne reculez plus devant un repas de famille !

Conseil °3 : un travail préparatoire au poil, une motivation sans précédent, le tout saupoudré d’une communication détonnante.

Une campagne de crowdfunding ne s’improvise pas. Plus votre préparation en amont est optimale, plus vos chances de réussite sont élevées. Choix de la plateforme, mode de financement (don, prêt ou investissement), montant à lever, liste de contacts, discours, vidéo, événement… autant de choses à prévoir pour éviter les erreurs et anticiper les freins. L’outil trouver le bon financement réalisé par WE DO GOOD est un bon point de départ pour commencer vos démarches et y voir plus clair.

Conseil n°4 : mettre ses complexes de côté

Ce qui est sûr c’est que demander de l’argent n’a rien de facile. Et pourtant, c’est là votre seul objectif pour les semaines à venir et pour cela il vous faut un appel à l’action très clair : donner une raison aux gens de vous soutenir. Pour vous mettre à l’aise, commencez par tester votre discours auprès de vos proches avant de solliciter votre réseau professionnel. Et surtout ne présumez pas que telle ou telle personne ne voudra pas vous soutenir, au contraire ! Ouvrez le champ des possibles en élargissant au maximum vos cibles et préparez-vous à de bonnes surprises.

Conseil n°5 : garder le sourire

Rencontres, échanges et soutiens inattendus… une campagne de crowdfunding c’est aussi et avant tout un temps fort chargé en émotion. Du stress oui mais aussi des éclats de rire ! Pensez à profiter de ces moments où vous reprenez contact avec votre entourage et partagez votre aventure en organisant une jolie fête. Car une campagne de crowdfunding c’est avant tout, une belle aventure humaine et collective !

Publié dans par WE DO GOOD

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Le pitch deck qui fait dire oui aux investisseurs
En ces temps incertains de Covid-19, il ne sera pas surprenant de dire que les investissements, comme pour tout le reste, ont pris un peu de mal. Rien qu’en France, l’investissement a reculé de 30% en avril par rapport à avril 2019. Mais pas de désespoir! Malgré le climat actuel, les investisseurs sont en effet toujours actifs.

«Les choses doivent continuer», comme l’a déclaré le co-fondateur Seppälä de la société finlandaise VC Icebreaker.vc, «c’est le moment idéal pour commencer à construire et à investir». Ils savent qu’il s’agit d’une situation à court terme. Mais il y a maintenant plus d’attention sur l’impact à long terme et donc plus de sélectivité dans l’endroit où ils investiront leur argent. Désormais, il est encore plus important de créer le pitch deck parfait et de présenter votre startup de la meilleure façon pour attirer les investisseurs.

J’ai commencé ma carrière au sein de la société française de capital-risque Daphni. C’est un fonds avec 180 millions de dollars sous gestion investissant dans des startups de démarrage et de série A. En tant que membre de l’équipe d’investissement, j’ai étudié en moyenne 20 decks par semaine. Après un certain temps, vous commencez à réaliser quels decks se démarquent et à attirer l’attention de l’équipe d’investissement.

Pour ce mois-ci, j’ai créé un modèle de pitch deck qui vous permet de participer à davantage de réunions d’investisseurs. Je partage les meilleures diapositives afin que VOUS puissiez vous démarquer dans la pile de jeux que les investisseurs reçoivent.

Ce modèle de présentation est un teaser que vous envoyez aux investisseurs pour vous présenter ou avant une réunion prévue. L’objectif numéro 1 de ce deck est de taquiner les investisseurs afin qu’ils s’intéressent et veuillent vous rencontrer.

Ce teaser deck répond aux premières questions que les investisseurs se posent lorsqu’ils ouvrent un deck pour la première fois:

1. Que font-ils? (Marché et / ou type de technologie) Les investisseurs veulent savoir si cela fait partie de leur périmètre.
2. Quelle preuve ont-ils qu’ils peuvent réussir? (Afficher les métriques, la traction et les réalisations de l’équipe)
3. Quelle pourrait être la taille? (Taille du marché et modèle économique)

Un investissement d’amorçage n’a JAMAIS été fait sur la base d’un deck , il est toujours basé sur l’enthousiasme que vous faites ressentir à l’investisseur et la relation que vous développez pendant le processus d’investissement. Cette relation ne peut se développer que lorsque vous passez du temps ensemble. Ce deck n’est qu’un tremplin pour entrer en réunion avec l’investisseur!

1. Sexy One Liner
2. Problème
3. Solution
4. Métriques ou traction
5. Marché
6. Business Model
7. Équipe
8. The Ask

Une présentation teaser doit être de préférence de 10 diapositives, 15 au maximum (y compris la première et la dernière diapositive). Dans ce modèle, vous trouverez toutes les diapositives obligatoires, mais il se peut que votre démarrage nécessite plus d’explications sur certains points donc vous pourriez ajouter quelques diapositives.

Gardez à l’esprit qu’en moyenne, un investisseur ne passe que 30 secondes sur votre deck. NE PAS inclure de longs textes ou explications. Les éléments visuels sont toujours meilleurs que le texte car ils permettent à votre message de passer plus rapidement et plus efficacement. Dans ce modèle, vous trouverez de nombreux exemples de présentation visuelle de vos informations.

En termes de conception, j’ai choisi 2 types de polices et 4 couleurs qui fonctionnent ensemble, puis je suis resté fidèle à ce thème tout au long de la présentation. Tu devrais faire pareil; restez cohérent dans votre conception avec les couleurs et la police de votre marque. Si vous n’avez pas l’œil pour le design, demandez à un ami doué dans ce domaine de repenser le jeu pour vous.

Quel que soit le profil de votre marque, la règle numéro 1 est de garder votre deck très aéré. PAS de toboggans à l’étroit, s’il vous plaît!

1. Le Sexy One-liner

C’est la première chose que les investisseurs voient lorsqu’ils ouvrent votre deck. L’objectif ici est d’amener l’investisseur à s’appuyer.

Sur la première diapositive, vous devriez déjà aider l’investisseur à comprendre ce que vous faites et à répondre à la première question qu’il a en tête en incluant votre one-liner sexy.

Le one-liner sexy explique dans quel marché vous opérez et comment vous perturbez ce marché. Les mots en vogue tels que «IA, technologie profonde, IoT», etc. sont les bienvenus ici.

«Rend le secteur de la santé efficace grâce à la technologie»
« Remplace les agents immobiliers par des algorithmes »
«Équipe les ressources humaines d’une IA intelligente»

2. Le problème

Avant d’expliquer ce que fait votre produit, vous voulez mettre le décor et expliquer pourquoi votre produit est nécessaire.

Pourquoi l’investisseur devrait-il se soucier de votre produit?

Cette diapositive est particulièrement importante si vous résolvez un problème qui n’est peut-être pas bien connu de l’investisseur. Pensez au profil des investisseurs typiques que vous rencontrez, dans quelle mesure l’investisseur connaît-il ce problème?

Le mieux ici est de vous référer à un problème global que votre produit résoudra. Les investisseurs aiment aider à résoudre les problèmes de l’humanité. Sinon, vous pouvez également expliquer la douleur que ressentent vos clients s’ils n’ont pas votre produit.

Vous voulez toujours utiliser les données pour rendre la douleur que vous expliquez de manière irréfutable. Très peu de startups le font donc ici, vous pouvez vraiment vous démarquer.

Les données que vous partagez peuvent provenir de rapports de marché ou d’entretiens / enquêtes que vous avez réalisés avec des clients potentiels. N’oubliez pas de lier ou d’expliquer comment vous avez découvert les résultats.

3. Votre solution

Lorsque vous présentez votre produit, vous voulez donner à l’investisseur le sentiment qu’il est en direct et en cours d’utilisation, c’est pourquoi il est vraiment bon d’utiliser des captures d’écran de votre produit.

Le meilleur de sa catégorie est si vous pouvez utiliser le modèle de l’option 1 ici. Vous devez rendre l’explication de votre produit extrêmement simple dans cette phase du processus d’investissement afin que les investisseurs aient l’impression de «comprendre». Votre produit est probablement plus compliqué et possède de nombreuses fonctionnalités sophistiquées, mais ce n’est pas le lieu de les expliquer ici.

Si vous avez actuellement un MVP simple qui ne représente pas du tout ce que vous voulez que la plate-forme fasse à l’avenir, vous pouvez faire ce que l’option de modèle 2 montre ici.

Lorsque vous expliquez votre produit, la règle est simple: il vaut toujours mieux montrer que dire. Utilisez des images, des flèches et des symboles à votre avantage.

4. Métriques ou Traction

Lorsque l’investisseur obtient ce que fait votre startup, il est temps de partager une preuve que vous réussissez à le faire. Si vous ne l’avez pas encore lancé, vous devez montrer que vous réussirez dès que vous lancerez le produit sur le marché.

Le mieux est de mettre un graphique de croissance ici – un graphique qui pointe vers le haut vers la droite. Vous avez trois options pour les métriques pour montrer votre croissance:

1. Revenus (ou MRR si vous proposez des abonnements, ou GMV si vous avez un taux de participation)
2. Nombre d’actions entreprises par vos utilisateurs sur votre plateforme
3. Le nombre d’ utilisateurs actifs

Si votre ligne n’est pas aussi simple que dans les exemples suivants, c’est OK. Ce n’est pas nécessaire lorsque vous faites un tour de semences. Cependant, votre croissance par mois doit être de 10% ou plus en moyenne.

Si vous ne disposez d’aucune mesure dans votre entreprise qui croît de 10% ou plus d’un mois à l’autre, vous pouvez consulter d’autres mesures qui sont impressionnantes. Le mieux serait de présenter une courbe de rétention aplatie ou quelque chose d’autre qui montre à quel point les personnes qui commencent à utiliser votre produit l’aiment et continuent de l’utiliser.
Si vous n’avez pas encore d’utilisateurs, vous devez montrer la traction et le potentiel d’une autre manière. Voir l’option 4. Vous pouvez à la place vous vanter de toute liste d’attente ou citations d’entretiens.

5. Le marché

Il existe un cadre que tous les investisseurs en capital-risque utilisent, et vous devriez l’appliquer ici. Ça s’appelle le TAM, SAM, SOM.

TAM – Marché adressable total

C’est le marché dans lequel vous opérez. Ainsi, par exemple, cela pourrait être le marché de détail, le marché de la santé ou le marché de l’hôtellerie. Vous voulez qu’il vaille au moins 1 milliard de dollars. Mais si vous découvrez que c’est des centaines de milliards, c’est vraiment bien!

SAM – Marché adressable réparable

Trouvez ceci en découpant le premier segment de votre marché; par exemple, le marché de détail devient le marché du commerce électronique.

SOM – Marché accessible et réalisable

Faites une deuxième segmentation afin d’avoir l’estimation du marché actuel sur lequel vous vous concentrez en premier.

Soit vous pouvez présenter votre TAM, SAM, SOM en valeur ($), soit vous pouvez le mettre en nombre de transactions ou d’utilisateurs sur votre marché. Si vous faites cela, votre estimation SOM peut être utilisée dans vos diapositives de modèle d’entreprise.

6. Le modèle d’entreprise

Dans cette diapositive, vous expliquez comment vous gagnez de l’argent. C’est formidable si vous expliquez non seulement la partie des revenus, mais également comment ce modèle d’entreprise se combine avec votre estimation du marché, comme le montrent les deux exemples suivants.

Si vous ne savez pas encore comment vous allez monétiser, vous pouvez soit lister vos différentes idées de monétisation, soit montrer le premier modèle commercial que vous envisagiez de mettre en œuvre.

Veuillez noter qu’il est important d’arriver au chiffre de 100 millions de dollars ou plus de revenus potentiels. 100 millions de dollars, c’est le revenu dont une startup a généralement besoin pour être évalué à 1 milliard de dollars – en d’autres termes, pour être une licorne.

7. L’équipe

L’erreur la plus courante des fondateurs pour leur diapositive d’équipe n’est pas assez de se vanter. Les investisseurs n’ont peut-être aucune idée de qui vous êtes, vous devez leur dire!

Ne mettez pas simplement le nom et l’image de chacun dans votre équipe. Un investisseur n’a aucune idée si une équipe est bonne ou mauvaise en fonction de votre nom et de votre visage sérieux …

Pour chaque personne que vous incluez:

• Image
• Rôle et nom
• Toutes réalisations en tant que fondateurs ou employés précédents
• Tous les logos que l’investisseur pourrait reconnaître (si quelqu’un dans l’équipe a déjà fait une sortie réussie en tant que fondateur ou travaillé dans une startup bien connue et prospère, mouille généralement son pantalon par excitation…! Oui, je suis sérieux!

8. Le Ask

Dans cette diapositive, vous indiquez à l’investisseur le montant que vous souhaitez collecter et très brièvement ce que vous souhaitez réaliser. Cela leur permet également de voir si l’investissement que vous recherchez est dans leur champ d’application.

À ce stade du processus, vous n’avez pas besoin d’expliquer trop de détails . Lors de votre rencontre, vous parlerez plus en détail de la manière dont vous déploierez le capital et atteindrez l’objectif. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un teaser, c’est uniquement pour les intéresser à vous parler.

Écrit par Melinda Elmborg
Accelerator et aide les fondateurs technologiques dans la construction, la croissance et la levée de capitaux pour leur startup

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